Une petite italienne signée Philips : première gorgée d’impression
À première vue, la Baristina de Philips a tout d’une mini révolution dans l’univers des machines à espresso domestiques. Compacte, élégante, presque mutine, elle semble tout droit sortie de l’arrière-boutique d’un barista milanais amoureux de design nordique. Mais qu’a-t-elle vraiment dans le perco ? Le prix est-il à la hauteur des promesses ? Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur cette petite concentrée d’arabica mécanique, comme on le ferait autour d’un ristretto bien tassé.
Comme toujours sur Percolateur.café, on va remonter les manches, goûter, tester, et décrypter chaque détail – jusqu’à la dernière goutte.
La promesse d’un espresso pro… à la maison
Philips n’est pas nouveau dans le monde caféiné. Mais avec la Baristina, le géant néerlandais flirte avec l’univers des puristes du cafezinho. Cette machine à espresso compacte affiche clairement la couleur : faire de vous un(e) barista du dimanche sans transformer votre plan de travail en aire de jeu industrielle.
Déjà, parlons taille. Avec à peine 10 cm de largeur, cette petite bête s’invite même dans les cuisines les plus exiguës – on pourrait presque la glisser entre deux pots d’épices. Et pourtant, elle est loin d’être timide. Son design, sobre mais raffiné, avec des touches mates et inox brossé, a de quoi séduire les esthètes du plan de travail.
Mais que trouve-t-on dans le bec verseur ?
On ne va pas tourner around the crema : ce genre de machine vend du rêve espresso rapide et efficace, sans fioriture ni stage avancé chez un artisan torréfacteur. La Baristina fonctionne exclusivement avec du café moulu. Pas de capsules ici, ni de grains à moudre, et c’est un choix assumé. Pour certains, cela peut être perçu comme une limite – pour d’autres, une ode aux gestes de préparation authentiques.
Côté moteur, on est sur une pompe de 15 bars, ce qui est dans la norme pour produire une crema digne de ce nom. L’extraction est rapide : en moins de 30 secondes, votre espresso est dans la tasse. À noter le préchauffage intelligent, qui prépare l’eau à la température idéale sans trop de temps d’attente. Idéal pour les matins pressés – ou les soirées prolongées.
La prise en main : simple comme bonjour (ou presque)
Première fois que vous utilisez une machine manuelle ? Pas de panique. Philips a tout calibré pour éviter les faux départs. Deux boutons : un pour un espresso classique, un autre pour un double. Même ma cousine Marie – qui confond souvent filtre et piston – a réussi à sortir un café correct du premier coup. C’est dire.
Mais cela pose aussi une question : la Baristina vise-t-elle trop la simplicité ? Si vous cherchez à moduler longueur, température ou pression, vous devrez regarder du côté des modèles plus avancés. C’est un modèle plug-and-play, parfait pour ceux qui veulent un bon espresso sans avoir à lire un manuel digne d’un montage d’étagère suédoise.
Extraction et goût : ça chante dans la tasse ?
C’est LA question centrale, non ? Parce qu’après tout, on ne boit pas une machine… mais le café qu’elle nous offre. Spoiler : la Baristina tire (presque) son épingle du jeu.
Avec un bon café moulu fraîchement (si possible d’un petit torréfacteur indépendant – votre palais vous dira merci), le résultat est franchement satisfaisant. La crema est bien formée – dorée, onctueuse, stimulant les papilles rien qu’à la vue. Le corps du café est équilibré, avec une juste amertume et un bon ressenti en bouche.
Bémol ? L’extraction manque parfois de profondeur sur des cafés très complexes ou peu moulus. Mais ce n’est pas une machine de compétition, et ce qu’elle fait, elle le fait proprement.
Entretien et durabilité : amie de longue date… ou passade ?
Un bon espresso ne se fait pas tout seul – et une machine propre, c’est un café à la hauteur. La Baristina sait se faire discrète aussi à ce niveau. Le bac récupérateur et le porte-filtre passent facilement sous l’eau, et la machine vous signale gentiment quand un détartrage est requis.
Petit détail que j’ai apprécié : le réservoir d’eau se retire aisément, même avec une seule main (testé un matin de brume, ma tasse dans l’autre main, encore endormi).
Côté durabilité, s’il est encore trop tôt pour juger sur le long terme, la qualité de fabrication inspire confiance. Aucun jeu hasardeux, les matériaux ne sonnent pas le plastique bas de gamme. C’est typiquement la machine qu’on peut offrir à un·e ami·e amateur·rice sans craindre de l’envoyer dans un cycle infernal de service après-vente.
Prix : le bon goût a-t-il un juste prix ?
Voici probablement ce que vous êtes venu chercher : combien ?
La Philips Baristina oscille actuellement autour des 99 à 129 euros, selon les revendeurs et les promotions. Et franchement, à ce tarif, difficile de râler (et je suis un grand râleur devant certaines fausses bonnes idées marketing du monde du café).
Elle se positionne dans une fourchette idéale pour les amateurs en quête de leur premier espresso maison, ou ceux qui veulent une alternative aux capsules pour leur deuxième résidence, le bureau ou comme modèle d’appoint.
Un espresso à 30 centimes bien réalisé avec un bon café moulu versus une capsule fade à 50 centimes… À vous de juger.
À qui s’adresse la Baristina ?
Lors de mes tests, j’ai essayé de dresser le profil type des utilisateurs qui pourraient tomber amoureux de cette petite Philips.
- Vous vivez en appartement et manquez d’espace ? Baristina.
- Vous débutez dans le monde du café mais refusez les capsules ? Baristina.
- Vous aimez un espresso simple et rapide au réveil ? Baristina.
- Vous voulez une machine secondaire au bureau ? Toujours Baristina.
En revanche, si vous rêvez de jouer avec la mouture, la température et la pré-infusion comme un barista étoilé, il faudra viser plus haut dans la gamme (voire vers une machine manuelle avec moulin intégré).
Retour d’expérience : du test matinal au café entre amis
Un samedi matin pluvieux, j’ai convié mes vieux copains du club de lecture à tester la bête. On a comparé la Baristina avec ma Gaggia Classic Pro sur le même grain de moka yirgacheffe fraîchement moulu. Verdict ? Si la Gaggia gagne sur les notes florales et la complexité, la Baristina n’a pas rougi. Jean-Michel, pourtant toujours prêt à snober, a avoué « c’est très correct, en fait ! » en se resservant une deuxième tasse.
Et quand mamie vient en visite, elle trouve que « ça fait moins de bruit que leur machin automatique à Nespresso » du voisin. C’est dire l’harmonie familiale qu’elle peut contribuer à instaurer.
Mon verdict au fond de la tasse
La Philips Baristina, c’est un peu comme ce premier espresso que l’on boit en terrasse à Rome : simple, sans blabla, mais étonnamment savoureux. À ce prix, c’est une proposition honnête, carrée, sans prétention inutile. Elle fera le bonheur de celles et ceux qui veulent entrer dans le monde de l’espresso sans brûler leur carte bleue.
Alors, que vaut la Baristina ? En résumé :
- Les plus : format ultra compact, design épuré, simplicité d’usage, prix abordable, espresso rapide et équilibré.
- Les moins : pas pour les aficionados du modulaire, absence de mousseur à lait intégré, dépendance au café prémoulu.
À défaut de vous transformer en barista étoilé, elle vous assurera des matins rythmés au bon goût de l’essentiel – un café pas prétentieux, mais où l’on sent qu’on a fait les choses bien.
Et vous, vous laissez-vous tenter ? Venez en discuter sous l’article autour de votre café préféré. Sur Percolateur.café, on est toujours prêts à partager une bonne tasse… et de longues discussions.
