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Avec quoi est fait la chicorée : origines et composition de cette alternative au café

Une alternative aux arômes du café : la chicorée, cette grande dame de nos tasses

Ah, la chicorée… Ce nom à l’ancienne qui évoque autant l’odeur de petits-déjeuners d’antan que le cliquetis d’une cafetière émaillée posée sur une plaque encore tiède. Si vous avez déjà goûté une tasse de Ricoré chez votre grand-mère ou si vous avez croisé une infusion ambrée au goût légèrement sucré et torréfié dans une boutique bio, vous savez de quoi je parle. Mais savez-vous réellement ce qui se cache derrière cette infusion aux airs de cousine du café ?

Et surtout : avec quoi est faite la chicorée ? D’où vient-elle ? Que contient-elle ? Dans cet article, je vous embarque à la découverte de cette alternative au café aussi mystérieuse que savoureuse. Attachez vos tabliers, on remonte le temps jusqu’aux champs de Picardie en passant par les laboratoires d’analyse végétale.

La racine du sujet : de quoi est faite la chicorée ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la chicorée soluble ou en grains n’est pas une céréale ni une graine de café modifiée. Elle est issue… d’une racine. Plus précisément, de la racine de chicorée sauvage (Cichorium intybus), une plante vivace aux fleurs d’un bleu éclatant que l’on croise parfois au détour d’un chemin de campagne. Le genre de plante qui semble sortir tout droit d’un tableau impressionniste — et qui pourtant cache un sacré potentiel une fois passée au four et au moulin.

La partie utilisée pour faire les boissons à base de chicorée est la racine, que l’on récolte, sèche, coupe, puis torréfie. Une fois grillée, elle prend cette belle couleur brune et développe cette saveur caramélisée, légèrement amère, qui rappelle le café… Sans la caféine.

Quelques mots sur la composition de la chicorée

La chicorée n’est pas qu’un produit de substitution : c’est une vraie petite merveille nutritionnelle à part entière. Voici ce qu’elle contient principalement :

  • Inuline : une fibre prébiotique bénéfique pour la flore intestinale. L’inuline constitue jusqu’à 60% du poids sec de la racine de chicorée.
  • Fructose (présent en petites quantités) : un sucre naturel qui donne un goût légèrement doux à la boisson.
  • Mélanoidines : des composés issus de la torréfaction qui confèrent à la chicorée ses arômes grillés et sa couleur foncée.
  • Minéraux comme le potassium, le magnésium et le calcium.
  • Zéro caféine : ce n’est pas un ingrédient, mais c’est sans doute son atout le plus remarqué par les amateurs de sommeil en paix.
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Ah, et si vous craignez que ce genre de boisson soit fade, détrompez-vous. Une chicorée bien préparée offre une palette sensorielle aussi large qu’un single origin éthiopien : douceur, rondeur, légère amertume, notes de noisette grillée… Le tout sans le coup de fouet de la caféine.

À l’origine : une histoire enracinée dans la nécessité

On aurait pu penser que la chicorée est née d’un désir de sobriété, ou d’une quête gustative. En réalité ? Elle est née… de la pénurie. C’est au début du XIXe siècle, pendant le blocus continental instauré par Napoléon pour contrer l’importation de produits britanniques que les Français se sont retrouvés à court de café. Il fallait trouver une alternative. Et c’est là que les racines de chicorée ont fait leur entrée sur scène.

La ville d’Orchies, dans le Nord, devient peu à peu le berceau français de la chicorée. Et si vous vous baladez un jour du côté du musée de la Chicorée (et oui, ça existe !), vous verrez que cette plante a pris une place à part entière dans le patrimoine caféiné (ou décaféiné) de la région.

Petit clin d’œil : mon grand-père, originaire d’Amiens, ne jurait que par son bol de lait-chicorée pour démarrer la journée. “Ça vaut bien ton espresso torrefacto”, me glissait-il avec un sourire en coin. Je n’oserai pas trancher, mais je reconnais que sa recette avait son charme…

Formes et utilisations : comment consomme-t-on la chicorée aujourd’hui ?

La chicorée se décline sous plusieurs formes, que l’on choisit en fonction de ses goûts mais aussi de ses équipements à la maison :

  • En poudre instantanée : la forme la plus connue (ex : Ricoré), à mélanger simplement avec de l’eau chaude ou du lait. Parfait le matin quand le cerveau carbure moins vite que le percolateur.
  • En grains ou granulés : plus rustique, à infuser dans une cafetière à piston, une cafetière filtre ou même à l’italienne (selon la finesse de mouture).
  • Liquide concentrée : souvent utilisée en pâtisserie ou comme arôme, avec sa note caramélisée inimitable.
  • Mélangée à du café : pour faire un blend plus doux, souvent 60% café / 40% chicorée. Bien connu dans le Nord de la France, et aussi en Louisiane (le fameux café créole façon New Orleans).
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Et si vous avez le cœur à l’aventure, rien ne vous empêche de torréfier vos propres racines si vous avez un jardin et de la patience ! À défaut, certaines marques artisanales comme Lutun, Leroux ou Chicorée du Nord proposent d’excellents produits bruts à découvrir.

Pourquoi choisir la chicorée ? Un bouquet d’avantages

Si la chicorée revient doucement dans les mœurs aujourd’hui, c’est loin d’être une mode passagère. Ses atouts sont nombreux, aussi bien pour les amateurs de café que pour ceux qui veulent lever le pied sur la caféine :

  • Sans caféine : idéale en fin de journée ou pour les personnes sensibles (insomnie, hypertension, grossesse…)
  • Digestive : grâce à l’inuline, elle favorise un bon équilibre intestinal
  • Économique : souvent moins chère que le café moulu ou en grains de qualité
  • Locale : en France, une grande partie de la chicorée transformée est cultivée en région Hauts-de-France
  • Polyvalente : boisson chaude, arôme naturel en cuisine, base pour des boissons lactées (latte chicorée vanille, vous connaissez ?)

Et en termes de goût ? Oui, elle est plus douce, mais pas plate. Oui, elle est moins corsée, mais plus chaleureuse. Le genre de boisson qui ne cherche pas à imiter le café, mais à en proposer une alternative à part entière — comme une sœur cadette, moins explosive mais tout aussi expressive.

La chicorée est-elle faite pour vous ?

Chaque tasse raconte une histoire, et chaque profil de buveur de café a ses préférences. Que vous soyez un espresso-maniac juré ou un amateur de slow coffee du dimanche, la chicorée pourrait bien s’inviter dans votre rituel, ne serait-ce qu’à l’occasion.

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Voici quelques indices qui montrent que vous êtes peut-être prêt à l’adopter :

  • Vous souhaitez réduire votre consommation de caféine
  • Vous aimez les boissons douces et torréfiées
  • Vous cherchez une boisson du soir sans compromettre votre endormissement
  • Vous adorez expérimenter avec votre cafetière même le dimanche à 15h
  • Vous avez une affection secrète pour tout ce qui sent bon le rétro et la tradition

Et puis, entre nous, un café du matin n’exclut pas une chicorée du soir, pas vrai ? Sur mon plan de travail, la cafetière compartimente les moments : percolateur le matin, french press chicorée le soir. Une sorte d’équilibre gustatif et temporel… Comme un yin et yang caféiné.

En résumé

La chicorée, c’est bien plus qu’un simple mot sur un pot oublié dans la cuisine. C’est une racine, une tradition, un savoir-faire régional, mais aussi une invitation à explorer de nouvelles formes de plaisir à boire. Une boisson enveloppante, simple, et étonnamment moderne dans ses usages, alors même qu’elle puise ses racines dans l’histoire populaire.

De sa composition riche à sa palette de saveurs en passant par son absence de caféine, elle offre à tout amateur de boisson chaude une raison valable de lui faire une petite place dans le placard. Comme un bon roman réaliste au milieu de vos polars italiens.

Et maintenant, dites-moi : quand avez-vous bu votre dernière chicorée ? Ou mieux… Quand allez-vous savourer votre première ?

Simon

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